Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou la mauvaise fortune de Lacane. Quand il sut que les Bulgares s’étoient soumis à sa puissance, il délibéra s’il ne lui enverroit pas des ambassadeurs pour sonder ses intentions, & pour voir s’il sauroit se maintenir dans sa félicité ; car alors il n’étoit pas éloigné de l’honorer de son alliance, & de lui donner Irene sa fille en mariage ; mais faisant réflexion sur l’instabilité de la fortune, il craignit qu’elle ne se lassât de seconder la témérité de Lacane, ou que lui-même ne sût pas conserver sa faveur.

Incertain du parti qu’il devoit prendre, il assembla les plus sages de son conseil ; il leur exposa l’embarras où il se trouvoit d’opter entre Lacane & Jean Myse, petit-fils d’Asan, roi des Bulgares, qui prétendoit également à la couronne de Bulgarie ; il leur avoua qu’il ne savoit pour lequel des deux il devoit se déterminer sur l’alliance qu’il étoit obligé de faire avec l’un ou avec l’autre. « Aujourd’hui, disoit-il, Lacane tient la fortune & la victoire entre ses mains ; & peut-être qu’elles lui échapperont dès qu’il verra une armée impériale rangée en bataille. Il n’a vaincu jusqu’à présent que des détachemens de Barbares, sans discipline.