Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/247

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Au bruit que firent cette réception & cette reconnoissance, les factieux de la mer, un peu déconcertés par la paix, reprirent courage, & se confirmerent plus que jamais dans la croyance que Perkin étoit le duc d’Yorck, reconnu, disoient-ils, en Irlande, vendu en France, honoré en Flandre conformément à sa naissance. Henri craignant les suites de cette rebellion, commença à prendre des mesures pour la détruire dans son principe. Il ne crut pas qu’il fût à propos de courir le premier aux armes, ne voulant pas que les factieux s’apperçussent qu’il les craignoit : il fit, par politique, ce qu’ils faisoient par nécessité ; il se cacha pour rendre plus sûrs les moyens qu’il prit pour les perdre ; il en choisit, entr’autres, trois.

Le premier fut de divulguer la mort des enfans d’Édouard IV par ceux mêmes qui en avoient été les ministres. Ce moyen fut peu efficace. Il ne restoit que deux de ces parricides, & ils méritoient peu d’être crus. Le deuxieme eut plus de succès : ce fut de faire faire par-tout, par des émissaires secrets, des informations authentiques sur la naissance, la vie, les aventures de Perkin : il falloit en donner l’histoire au public, non dans