Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/249

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mais ce prince, ou plutôt son conseil, répondit aux ambassadeurs que la duchesse étoit maîtresse de faire ce qui lui plaisoit sur ses terres. Cette réponse n’ayant point satisfait Henri, il tâcha de découvrir chez lui les conspirateurs, & il y réussit. Le supplice de Daubeney, de Ratlif, de Montford, de Fits-Gautier & plus encore que tout cela, celui de Guillaume Stanley, déféré & accusé par Cliford, jetta la consternation dans l’esprit des autres, & en obligea plusieurs à implorer la clémence du roi. Il en usa envers quelques-uns, & envoya Poyning, un de ses officiers, en Irlande, qui y porta le même tempérament de sévérité & d’indulgence. En coupant tant de têtes illustres, Henri ne put empêcher que, de leurs cendres, il ne s’élevât des voix lugubres qui, dans des libelles sanglans, l’accusoient de cruauté, & faisoient des vœux publics pour le faux Richard. La duchesse de Bourgogne jugeant par-là que son imposteur avoit encore des partisans en Angleterre, fut d’avis que le faux duc d’Yorck iroit tenter une descente sur les côtes de la province de Kent.

Cette résolution étant prise, elle leva des troupes composées en grande partie