Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/353

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ce n’est que de cette sorte, ou par quelque grace particuliere, que les eunuques du serrail, qui sont les esclaves d’honneur, obtiennent leur liberté de leur prince, qui en même tems leur assigne une pension annuelle sur le grand Caire, dont le revenu est destiné à de pareilles récompenses).

» Le premier refus d’Ibrahim ne rebuta point l’Aga ; il renouvella ses empressemens, & fit tant qu’à la fin il obtint ce qu’il demandoit, à condition qu’il feroit ce voyage comme esclave, & qu’à son retour, il rentreroit, comme à l’ordinaire, dans l’exercice de sa charge. Quoique cette condition fût contre les coutumes du serrail, il ne laissa pas de l’accepter avec joie, & se disposer aussi-tôt à s’embarquer sur la caravane d’Alexandrie, qui étoit prête à partir, n’y ayant point alors de vaisseaux armés dans le port de Constantinople.

» Cette caravane étoit composée de huit vaisseaux, commandés par autant de capitaines. Le kuflier Agasi monta sur le premier avec sa belle esclave, le jeune Ottoman & le reste de son équipage. On prit la route d’Alexandrie ; & en passant, on mouilla à l’isle