Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 2.djvu/293

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qui avoient pu être priſes. On le vit ſubir la peine de la perte d’une partie de ſa Campagne en une occaſion avec la conſtance dont un des ſiens refuſa en une autre d’être exempté d’une boucherie générale préparée par Sylla, qui ne vouloit pas l’y comprendre comme son hôte, en lui diſant généreuſement qu’il ne vouloit pas d’une Vie qu’il devroit au Bourreau de ſes Concitoyens.[1]

L’amour de la Patrie peut être en effet relevé comme un des diſtinctifs des Préneſtins. Les défenſeurs de Caſilin refuſèrent le droit de Cité Romaine à eux accordé par le Sénat pour prix de leur Vertu à cauſe de l’ombre, qu’il eut répandu ſur celui de Cité-Préneſtine avec lequel ils tenoient à honneur d’être nés[2]. L’avantage d’être une autre Rome par la qualité de Colonie n’engagea jamais Préneſte à l’ accepter. Il y fut reduit par l’événement de Sylla qui rendit une Colonie effective le seul moïen de recouvrer l’être, ce qui fait qu’on en trouve le

  1. Ὡς οὐδεποτε σῶτηριας χαριν εισεταε τῷ φονει τῆς Πατριδως. Plut. in Silla.
  2. Civitate cum donarentur ob virtutem non mutaverunt. T. Liv. lib. XXIII. num. 19.