Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/131

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plit le lieu de merveilles. Elle découvrît dabord l’immenſe Vallée Réatine dont la plus belle partie porta le nom de Roſea de la roſée qui la couvroit en abondance & qu’on aimoit à appeller une nouvelle Tempé tant à cauſe de ſon aménité qui continue à être des plus ſenſibles, que par ſa fécondité qui fut telle, que à c’eſt d’elle que la Poëſie emprunta l’image d’une Prairie où le pâturage ne ſe connut jamais, parceque l’Herbe y renaiſſoit ſous la dent même qui la broutoit. Une nuit y étoit capable d’y cacher une perche ; & le chanvre y croiſſoit à l’egal des hautes forêts[1]. Le fécondité préſente du lieu, qui n’eſt que celle d’une bonne Terre ſemble rendre incroiables tous ces prodiges atteſtés par l’antiquité. Mais la différence ne vient ſinon que la vallée étoit de ſon tems, une terre non ſeulement récemment découverte & par

    tout de la parole Villa, dont Holſténius dit in pag. 678. Cluv. quid ſibi velit hæc vox non perſpicio. Or au lieu d’elle on lit dans les MS. illa qui ſe rapporte Tempé. Enſorte que Cicéron n’y dit ſinon que par l’Émiſſion, la Vallée fut déſſechée, ensorte que Roſée même n’étoit que médiocrement humide ce qui fait un ſens naturel.

  1. Campos Roseæ Italiæ ſumen in quibus perticas pridie relictas gramen operiret (de Cannabe) arborum altitudinem æquat. Varro. ver. Ruſt. lib. I, cap. 7. & Plin. lib. XIX. cap. 4.