XXXII. Valeur dont tant de ſuccès durent être le fruit.
Ces progrès des Sabins ne purent point ſe faire ſans la valeur guérrière la plus diſtinguée. Tout la reſpira en eftet chez eux. Nous verrons en ſson lieu qu’ils révéroient la Divinité ſous ſa qualité de maîtreſſe des travaux, & des ſuccès de la Guerre. Ils voulurent ainſi que nous le dirons bientôt, que leur Capitale portât le nom de leur arme principale de la qualité de laquelle on peut juger par ce qui s’appella, en latin Securis qui eſt un mot compoſé de Semi-curis. L’éducation Lucaniène que nous avons peinte dont l’unique objet étoit de faire des Guerriers invincibles, n’étoit différente de la Sabine qu’en ce qu’on y ayoit ſubſtitué la vie paſtorale aux travaux rustiques. Une telle valeur fut forcée pourtant de céder enfin aux Romains. Mais ſi elle ne pût que ſuccomber ſous cette force irrésiſtible, ce ne fut pas ſans une gloire qu’aucune autre Nation ne put vanter. Les Sabins débutèrent avec les Romains par des ſuccès dont l’effet fut de faire recevoir leur Chef en part du Thrône de Romulus. Ils diſputèrent enſuite le terrein de manière que l’Ancien Hiſtorien Romain Fabius cité par Strabon écrivît, que Rome n’avoit bien ſenti ſes forces, que lorſqu’elle les
