Page:Chauveau - Charles Guérin, roman de mœurs canadiennes, 1853.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHARLES GUÉRIN.


roman de mœurs canadiennes.


I.

LE DERNIER SOIR DES DERNIÈRES VACANCES.



À L’ÉPOQUE où commence cette histoire, le jeune homme dont nous allons raconter la vie intime avait seize ans accomplis. Son frère aîné, Pierre, en comptait dix-neuf. Tous deux, comme le titre de ce chapitre l’indique suffisamment, venaient d’achever leurs études classiques. Moins âgé de trois ans que son frère, Charles Guérin devait à une imagination très vive et à son caractère quelque peu ambitieux, l’honneur d’avoir terminé en même temps que lui le cours qu’il n’avait commencé que long-temps après.

En termes de collége, Charles avait sauté deux classes, tandis que l’aîné, doué d’aussi grands, sinon de meilleurs talens, avait jugé à propos de faire au pas ordinaire le même chemin, que le cadet avait préféré franchir au pas de course.

Le soir où nous allons faire connaissance avec eux, tous deux arrivaient ensemble au même but, et leur position était la même,