Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/218

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Comment ?

MONDOR

Tu m'appartiens.

LISETTE

Et de quel droit encor ?

MONDOR

Lucile est à Damis ; donc, Lisette à Mondor.

Lucile est à ton maître ? Ah ! Tout beau ! J'en appelle.

MONDOR

Il ne lui manque plus que l'aveu de la belle. [710]

Celui du père est sûr, à tout ce que j'entends.

LISETTE, s'en allant

La belle avance !

MONDOR, courant après.

Écoute !

LISETTE

Oh ! Je n'ai pas le temps.



Scène VII

DAMIS, seul, le mercure à la main.

Oui, divine inconnue ! Oui, céleste bretonne !

Possédez seule un coeur que je vous abandonne.

Sans la fatalité de ce jour où mon front [715]

Ceint le premier laurier, ou rougit d'un affront,

Je désertais ces lieux, et volais où vous êtes.



Scène VIII

Damis, Mondor.
MONDOR

Je ne m'étonne plus si nous payons nos dettes.

Entre vingt prétendants on vous le donne beau ;

Et vous avez pour vous, monsieur, l'air du bureau. [720]

DAMIS, se croyant toujours seul.

Si, comme je le crois, ma pièce est applaudie,

Vous êtes la puissance à qui je la dédie.

Vous eûtes un esprit que la France admira ;

J'en eus un qui vous plut. L'univers le saura.

Il donne à Mondor du livre par le nez.

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