Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/219

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Ouf !

DAMIS

Qui te savait là ? Dis. [725]

MONDOR

Maugrebleu du geste ! [725]

DAMIS

Tu m'écoutais ? Eh bien ! Raille, blâme, conteste.

Dis encor que mon art ne sert qu'à m'éblouir.

Tu vois ! Je suis heureux !

MONDOR

Plus que sage.

DAMIS

À t'ouïr,

Je ne me repaissais que de vaines chimères.

MONDOR

Votre bonheur, tout franc, ne se devinait guères. [730]

DAMIS

Par un sot comme toi.

MONDOR

Mon Dieu, pas tant d'orgueil !

Vous ne pouviez manquer d'être vu de bon oeil.

Vous trouvez un esprit de la trempe du vôtre ;

Mais vous n'eussiez jamais réussi près d'une autre.

DAMIS

De pas une autre aussi je ne me soucierais. [735]

Celle-ci seule a tout ce que je désirais.

De ma muse elle seule épuisant les caresses,

Me fait prendre congé de toutes mes maîtresses.

MONDOR

Il faudrait en avoir, pour en prendre congé.

DAMIS

Je ne te parle aussi que de celles que j'ai. [740]

MONDOR

Vous n'en eûtes jamais. J'ai de bons yeux, peut-être !

Un valet veut tout voir, voit tout, et sait son maître,

Comme à l'observatoire un savant sait les cieux ;

Et vous-même, monsieur, ne vous savez pas mieux.

DAMIS

Pas tant d'orgueil, toi-même, ami ! Va, tu t'abuses. [745]

En fait d'amour, le coeur d'un favori des