Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/222

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À ce compte, un jaloux ne vous craindra jamais ;

Et vos rivaux, monsieur, peuvent dormir en paix. [800]

Et deux ! à l'autre.

DAMIS

Hélas ! En ce moment encore,

Je revois son image ; et mon esprit l'adore.

Pour la dernière fois, tu me fais soupirer,

Divinité chérie ! Il faut nous séparer.

Plus de commerce ! Adieu. Nous rompons.

MONDOR

Quel dommage ! [805]

L'union était belle. Et que répond l'image ?

DAMIS

De mon coeur attendri pour jamais elle sort,

Et fait place à l'objet dont nous parlions d'abord.

MONDOR

D'un poste mal acquis l'équité la dépose,

Et rien, avec raison, fait place à quelque chose. [810]

DAMIS

Que celle-ci, Mondor, a de grâce et d'esprit !

MONDOR

C'est qu'elle aime les vers ; et cela vous suffit.

DAMIS

C'est que... c'est qu'elle en fait des mieux tournés du monde.

MONDOR

Pour moi, ce qui m'en plaît, c'est la source féconde

Où nous allons puiser désormais les ducats.

DAMIS

Les ducats ? [815]

MONDOR

C'est de quoi vous faites peu de cas.

L'un de nous deux a tort ; mais qu'à cela ne tienne.

Aura tort qui voudra, pourvu que l'argent vienne.

DAMIS

Enfin tu conçois donc qu'on en saura gagner ?

MONDOR

Le bonhomme du moins ne veut pas l'épargner. [820]

DAMIS

Le bonhomme ?

MONDOR

Oui, monsieur ; si vous êtes son gendre,