Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/450

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COLETTE

Depuis que son coeur me méprise,

Un autre a gagné le mien.

COLIN.

Après le doux noeud qu'elle brise,

Serait-il un autre bien ?

D'un ton pénétré.

Ma Colette se dégage !

COLETTE.

Je crains un amant volage.

ENSEMBLE

Je me dégage à mon tour.

Mon coeur, devenu paisible,

Oubliera, s'il est possible,

COLIN.

Que tu lui fus cher un jour.

COLETTE.

Que tu lui fus chère un jour.

COLIN.

Quelque bonheur qu'on me promette

Dans les noeuds qui me sont offerts,

J'eusse encore préféré Colette

À tous les biens de l'univers.

COLETTE.

Quoiqu'un seigneur jeune, aimable,

Ma parle aujourd'hui d'amour,

Colin m'eût semblé préférable

À tout éclat de la Cour.

COLIN. tendrement.

Ah, Colette !

COLETTE avec un soupir.

Ah ! Berger volage,

Faut-il t'aimer malgré moi !

Colin se jette aux pieds de Colette ; elle lui fait remarquer à son chapeau un ruban fort riche qu'il a reçu de la dame. Colin le jette avec dédain. Colette lui en donne un plus simple, dont elle était parée et qu'il reçoit avec transport.

ENSEMBLE.

À jamais Colin


Je t'engage.

COLETTE.

T'engage.

COLIN.