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LES RELIGIEUSES DU CALVAIRE.

qui réparaient le pavé des rues Saint-Étienne et du Petit-Maure. Elle fut alors brisée ; mais ses fragments, réunis par une main pieuse, furent patriotiquement conservés et déposés au musée des antiquités de l’Ouest, où vous les verrez bientôt.

Passons… et ne nous arrêtons pas trop sur un souvenir qui, en provoquant de douloureuses comparaisons, ferait monter sans doute à nos fronts le rouge d’une honte patriotique à l’évocation de ces jours glorieux où la France

Par l’étranger cruellement meurtrie,
Mais sous son vieux drapeau gardant son vieil honneur,
Croyante en Dieu, croyante en la Patrie,
Dans cette double foi trouvait son vrai sauveur.

Continuons notre route par la rue à droite, dite rue des Trois-Cheminées.

À l’extrémité sur la main droite, au no 27, une petite porte bien modeste semble annoncer à peine l’entrée d’une chapelle : c’est la chapelle des Religieuses du Calvaire. On y pénètre de la rue même ; mais autrefois il fallait traverser un porche et une cour sur le côté.

Les Religieuses du Calvaire. — Le couvent des Religieuses du Calvaire occupe aujourd’hui l’ancien couvent où vivaient, avant la Révolution, les Religieuses de l’Union-Chrétienne, que nous avons vues logées aujourd’hui près de l’église de Sainte-Radégonde. (V. page 163.)

La congrégation des Filles du Calvaire fut fondée à Poitiers en 1617 par le capucin François Leclerc du Tremblay, plus connu sous le nom historique de P. Joseph, et qui joua un rôle important dans les grands événements politiques auxquels le mêla fort activement le cardinal de Richelieu, dont il fut — c’est le cardinal lui-même qui l’a écrit — « la consolation, le secours, le confident et l’appui ». On l’appelait l’Éminence grise, et son habileté fut plus d’une fois fort utile, dans les plus graves conjonctures, aux desseins de l’illustre ministre de Louis XIII.