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SAINT-SIMPLICIEN.

même. Elle indique, en effet, l’époque où la Réforme attribuait à la raison un rôle qui permettait de lui consacrer, en style lapidaire, un pareil aphorisme.

Puisque vous voyagez, ami lecteur, si jamais vous alliez à Provins, n’oubliez pas notre embarras d’aujourd’hui, afin de soumettre aux sphinx champenois l’énigme poitevine.

Revenons sur nos pas et suivons la rue qui se bifurque avec celle-ci, le long de la chapelle des Filles-de-Notre-Dame. Après quelques minutes de marche, nous arrivons à une autre rue qui coupe à angle aigu la rue Roche-d’argent, et qui se dirige vers le sud : c’est la rue de Saint-Simplicien, qui aboutit au plan de ce nom.

Saint-Simplicien. — Ce plan, établi sur l’emplacement d’un ancien cimetière appelé, dès 1327, le cimetière des Haumosniers, avait autrefois près de lui une église qui a été démolie, et sur l’emplacement de laquelle se trouve aujourd’hui une école de filles tenue par les Sœurs Filles de la Sagesse.

C’était une des 24 paroisses de la ville : elle ne comptait que 250 communiants, mais elle était l’objet d’un pèlerinage particulier. Saint Simplicien avait été, selon la tradition, décapité près de là, dans un pré voisin du pont Cyprien, et l’on montrait, à gauche de ce pont, en sortant de Poitiers, un trou qui y avait été creusé par le poids de la tête du saint. Or, au jour de la fête de saint Spicien (comme disait et comme dit encore le peuple), un grand nombre de pèlerins venaient de plusieurs lieues à la ronde mettre la tête au trou et toucher du front l’excavation miraculeuse, afin de se guérir de la migraine et d’autres maladies analogues.

Le trou est aujourd’hui couvert des terres qui ont nivelé le sol.

Du plan Saint-Simplicien, une rue se dirigeait autrefois en droite ligne vers la rue d’Argent, à laquelle elle se réunissait au point qui forme le retour d’équerre. Cette rue se nommait de Saint-Pélage, du nom d’une