Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/115

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Butler et son Influence 90 Christina joue aux cartes contre ses sœurs à qui aura Theobald. Elle gagne. Après !e mariage, c'est elle qui est non pas gagnée, mais raflée, absorbée, par Theobald. Elle s'échappe par l'imagination, devient une de ces mères angéliques, vaniteuses de vertu, qui se glorifient et se consument, elles et leur famille, dans des châteaux en Espagne et des châteaux en Paradis, qui tourmentent sans le vouloir, de scrupules et de mystères, l'âme inno- cente de leurs enfants. Le tout avec une si charmante candeur que Christina n'est cependant point odieuse, et ne cesse d'être intéressante. Mrs. Jupp, « corps d'une vieille putain avec l'âme « d'une jeune, » exulte dans le vice comme Christina dans la vertu. < Je ne sais à quoi pensent les jeunes « gens d'aujourd'hui, dit-elle, quand il y a tant de braves « filles qui rentrent le soir, chez elles, sans une pièce de « quatre sous. ...» Et ailleurs : * Je déteste le samedi « soir, quand il pleut. Pensez donc à ces pauvres « petites, avec leurs jolis bas blancs et leur pain à « gagner » A la fin de ses jours, elle donne à en- tendre 1 qu'elle est encore fort sollicitée, mais ne donne « pas même ses lèvres à baiser, fût-ce à son Joe Kîng ! » L'image de la famille qui reste de ce livre peut se résumer dans les paroles de M. Overton : « En toute famille la plupart des membres sont odieux. « S'il en est un ou deux de bons, c'est tout ce qu'on « peut attendre. » Ou dans celles d'Ernest : « Il y a des orphelinats pour l'enfant qui a perdu ses « parents. Ah 1 pourquoi, pourquoi n'est-il pas d'asile 4 pour l'adulte qui ne les a pas encore perdus ! » Et ailleurs : « L'homme commence à se quereller avec son père H 3 j a ,tiz B dbvG00gle

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