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DU JOURNAL DE MARAT. 443

que leurs diatribes étaient mon ouvrage et sortaient de mes presses. »

S*agissait-il d'établir que Marat (alors en Angle- terre) était bien réellement à Paris, Tun de ces faus- saires d'écrire : « Il est vraiment étrange que tous les journalistes se plaisent à égarer leurs lecteurs sur mon compte. L'un dit que je suis en Suisse, l'autre que je suis en Hollande ; M. Serizier, de la Gazette nationale^ assure que je suis à Londres... »

Enfin le plus impudent, comme dit Marat, appo- sait sur sa feuille un cachet de la forme et de la dimension d'une pièce de deux francs environ; le nom de Marat figurait au milieu en lettres capi«- taies , et circulairement, ces mots dont nous conser- vons l'orthographe : « Je périrai ou vous serés libre. »

Dans l'un de ces numéros, qui date de mai 1790, il est dit : « Un nommé Grand, soudoyé par les aris- tocrates de l'Hôtel de Ville. .. a eu l'impudence de faire un Ami du peuple. •• »

II est bon de remarquer que le nommé J. Grand, imprimeur, était celui à qui Marat venait de confier l'impression de sa feuille depuis le 18 mai 1790, époque de la reprise du journal l'Ami du peuple, époque aussi des poursuites que Marat fit exercer contre tous ceux qui, durant son absence, s'étaient approprié son titre, son nom, sa qualité pour abuser le public sur les sentiments de l'ami du peuple.

Il faut croire que les poursuites furent actives, car, deux jours après, le même faussaire, dans un