Page:Chevremont - Marat, index du bibliophile et de l’amateur de peintures, gravures, etc., 1876.djvu/26

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qualifiée d’acquisition ; le terme est quelque peu prétentieux, car la transaction se fit par échange plutôt que par argent.

Une fois possesseur du Journal de Marat, nous étions maître de la situation, car le surplus pouvait s’acquérir partiellement ; c’est ainsi que les œuvres de science, de physiologie, de législation et de politique vinrent successivement augmenter cette première collection, déjà si difficile à réunir alors, — Croyez-moi, nous disait M. France en nous pressant de prendre, pour 10 francs, un exemplaire de l’Offrande à la patrie (dont le Supplément avait été complété par quelque passionné bibliophile), croyez-moi, prenez-le, car vos cheveux blanchiront avant d’en retrouver un autre. — Il n’avait que trop raison, et c’est, en effet, bien des années après que nous trouvâmes à remplacer cette collection informe par celle que nous possédons aujourd’hui.

Toutefois, c’est sur cette première collection que nous avons appris à connaître Marat, à discerner la mauvaise foi des historiens études critiques et la cause première de leur acharnement à le diffamer. Quant à nous, la pureté de sa morale, la justesse de ses principes politiques, son dévouement, son abnégation, sa mort, nous le montrèrent digne de l’admiration de tous les peuples libres.

Plus cette étude se répétait et nous devenait familière, plus aussi le besoin de connaître l’opinion des contemporains de Marat se faisait sentir. C’était