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PEINTURES. 355

les cheveux rejetés en arrière en longues mèches ondu- lées, semble prononcer un discours; l'attitude et le geste de l'orateur concourent à exprimer Ténergie et la conviction.

Pour qui connaît la belle gravure du Murai à la tri- buncy gravée par Tourcaty, d'après le tableau de Simon Petit, il est difficile de ne pas reconnaître l'allure du peintre.

Quelques détails insolites semblent indiquer que ce tableau a été retouché pour être soustrait au vanda- lisme contre-révolutionnaire, à moins qu'ils ne soient dûs à quelque monarchiste enragé. Le socle de la tri- bune occupée par Marat représente une fontaine d'où jaillit du sang qui retombe sur des lys fleuris; sur le dernier plan, à travers les vitraux qui éclairent le lieu des séances, on aperçoit l'horizon embrasé. Sang et carnage, tel est le sens de ces emblèmes disparates qui choquent la simplicité, le naturel et l'effet de cette œuvre.

PORTRAIT DE MARAT. Peint d'après nature par J. Boze, en avril 1793, l'an 1" de la République fran- çaise.

Ce portrait, qui faisait partie de la collection Saint- Albin, doit être d'une très-belle exécution, si l'on en juge par la reproduction faite par le graveur E. Beisson, messidor, an II de la République.

MARAT. Portrait en pied. — Anonyme. — Hauteur 40 centimètres, sur 35 de large.

Placé devant une table à droite, Marat s'efface vers le spectateur et se découvre comme sous une impres- sion subite. De la main droite, appuyée sur son cœur.