Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/106

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Elle dit au père Lebrun qu’elle trouvait l’endroit où sont les sources, et que Dieu lui avait fait une grâce particulière en ce que la baguette lui tourne sur les reliques. « Et qui vous avait dit, repartit le père Lebrun, que des reliques pourraient faire tourner la baguette ? Personne, répondit-elle ; je savais seulement qu’elle tournait sur des ossements des morts et sur beaucoup d’autres choses, et je voyais bien que les reliques devaient avoir plus de vertu que tout cela. Je l’ai essayé et j’ai réussi[1]. »

Le père Lebrun ajoute qu’elle réussit à découvrir plusieurs pièces de métal qu’on avait cachées dans une allée du jardin du séminaire. Quoique cette fille fût simple, au dire du père Lebrun, cependant le révérend s’était aperçu que Mlle  Martin mettait secrètement quelque chose en sa main pour deviner de quelle espèce était le métal caché. Je reproduis littéralement le texte suivant, parce que plus tard j’en ferai usage.

Le père Lebrun lui dit : « Vous voulez donc nous faire un mystère de votre secret ? mais je pourrais bien le deviner, et peut-être en sais-je là-dessus plus que vous ne pensez ; je connais des personnes qui portent toujours de petits morceaux de chaque espèce de métal : elles en portent aussi de toutes les autres choses sur lesquelles leur baguette tourne, et voici tout le secret : Font-ils toucher à la baguette un métal différent de celui qui est caché ; la baguette ne tourne plus. Font-ils toucher du même ; elle en tourne encore mieux.

  1. Lettres du père Lebrun, pages 283.