Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/241

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Par le même motif, des faits analogues découlant de la même cause peuvent, selon moi, se manifester quand on interroge, non plus une baguette, mais une table ; une table non isolée, mais qu’on touche avec une émotion qu’il faut avoir éprouvée soi-même pour la connaître, et savoir les illusions auxquelles se laisse aller l’esprit qui, affranchi de l’observation du monde visible, passe à la contemplation exclusive du monde invisible.

265.Lorsqu’une table répond aux questions qu’on lui adresse, c’est donc par l’intermédiaire d’une personne. Or, que cette personne soit de bonne foi, et les réponses auront, en général, les rapports les plus intimes avec l’esprit, les sentiments, les connaissances de cette personne ; en un mot, il y aura une parfaite harmonie entre les réponses et la personnalité. Or, cette remarque est absolument applicable aux cas que j’ai cités des réponses d’une baguette aux questions qu’on lui adresse.

266.Je me résume, en disant que mon principe peut trouver son application aussi bien pour les tables frappantes que pour la baguette employée comme moyen de divination, et je dis, en conséquence, que la faculté de faire frapper une table d’un pied ou d’un autre[1]

  1. Ayant entendu parler de l’impossibilité qu’une table à plusieurs pieds lève indifféremment un d’entre eux, lorsque les mains d’une personne restent appliquées à une même place ou à peu près, je déclare qu’une jeune dame, fort adroite à faire tourner les tables et douée d’un assez bon sens pour croire qu’elle les fait tourner sans recourir à un autre esprit que le sien, m’a rendu témoin de ce fait, qu’on m’avait dit être impossible.