Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/271

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expérimentales m’en ont fait adopter une autre, celle que j’ai développée dans cet ouvrage, je partage complètement l’opinion des autorités respectables que je rappelle sur l’usage de la baguette, du pendule et des tables employées comme moyen de divination ; on ne peut en retirer aucun avantage, et les conséquences peuvent en être plus ou moins fâcheuses pour les personnes qui s’y livrent de bonne foi et autrement que pour passer le temps.

333.Si la disposition à croire aux choses merveilleuses ou surnaturelles avait pour dernier terme de favoriser le retour des indifférents ou des incrédules à la religion de leurs pères, je concevrais de la part des esprits religieux la pensée de l’encourager. Mais je ne crois pas que la disposition dont je parle doive avoir ce résultat pour terme définitif, du moins à l’égard du plus grand nombre de ceux qui s’y laisseront aller, parce que la disposition à croire chez les jeunes gens dépourvus d’idées religieuses les porte actuellement beaucoup plus vers des idées qu’ils jugent nouvelles, qu’elle ne les dispose à revenir aux traditions religieuses du passé.

334.Or ce sont ces idées prétendues nouvelles, qu’aucune tradition ne recommande et qu’une foi aveugle adopte sans examen préalable, que je crois dangereuses, et c’est pour en combattre les conséquences que j’invoque la raison, cette faculté par laquelle l’homme ne peut être confondu avec la brute, puisque définitivement c’est en elle que réside la cause