Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

livre, qu’est-ce que la connaissance de soi-même ? Ce n’est pas seulement savoir les attributs qui établissent l’origine divine de notre substance spirituelle, c’est savoir, en outre, tout ce qui se rattache à la connaissance de notre substance matérielle ; et c’est ainsi que l’illustre auteur entend faire connaître l’homme à celui qu’il instruit pour succéder à Louis XIV. Ce livre charme par la clarté de l’exposition, la science des détails et la grandeur des images : après l’avoir lu, on est saisi d’admiration en songeant au temps que Bossuet donna à l’étude de ce que tant de gens dédaignent aujourd’hui, se croyant probablement plus spiritualistes que celui qu’on a si justement nommé le dernier Père de l’Église !

Un second exemple.

Le vénérable évêque d’Hermopolis a-t-il perdu un temps précieux pour l’objet de ses Conférences, en s’adressant aux savants aussi bien qu’à leurs livres, quand il a voulu connaître une science toute nouvelle, la Géologie ; a-t-il eu lieu d’accuser la science de matérialisme, après les arguments qu’il avait su y puiser à l’appui des doctrines qu’il prêchait à ses nombreux auditeurs ?

9.Combien il est regrettable qu’au XVIIIe siècle Bossuet n’ait pas eu de successeurs versés dans la connaissance des sciences positives et capables de discuter des questions qu’on prétendait résoudre au nom de la philosophie, et qui, on le sait aujourd’hui, l’étaient fréquemment dans un sens contraire à la vérité. Voyez, par exemple, Helvétius soutenant l’é-