Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/57

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coupent en plusieurs morceaux une baguette d’arbre fruitier, et après les avoir distingués par différentes marques, ils les jettent au hasard et pêle-mêle sur une étoffe blanche… Et le prêtre prend trois fois chaque morceau, et selon les marques qui se présentent, il donne l’explication. »

51.Les Alains faisaient usage d’une baguette divinatoire d’osier, suivant Ammien Marcellin[1].

Les Frisons et plusieurs peuples asiatiques, tels que les Chinois, les Hindous et les Turcs, s'en servaient également à une époque reculée ; ceux-ci faisaient usage de flèches à l’instar des anciens Babyloniens.

Il serait difficile de dire d’une manière précise toutes les circonstances dans lesquelles on employait la baguette dans l’antiquité et le moyen âge jusqu’à la fin du XIVe siècle. Cependant il est probable qu’elle ne servait qu’à reconnaître des choses du monde moral.

Par exemple, Hérodote dit que les Scythes l’employaient à reconnaître les parjures. Les Frisons s’en servaient pour découvrir les homicides.

52.Il est pareillement difficile de dire à quelle époque on l’employa, en Allemagne, à guérir les plaies et à remettre les membres rompus ou cassés[2] ; à quelle époque elle le fut au mont Sinai pour guérir les animaux de l’enflure[3].

  1. Livre XXXI.
  2. Borellus.
  3. Journal des Voyages de M. de Monconys ; 1665 ; Ire partie, page 240. Voici le passage : « … Des bâtons de coudrier, qu’on dit estre du mesme bois, que Moyse mit dans les eaux pour les adoucir, et avoir à présent cette propriété, que si l’on fait