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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/270

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cité, même coquetterie, même désir de dominer. Il fallait, pour que l’union régnât entre nous, que je fisse abnégation de ma volonté, et ce sacrifice sans doute était bien grand, puisque je ne l’ai jamais fait que pour elle. Entre Mélanie et moi, au contraire, s’il n’y avait aucun rapport, il n’y avait non plus aucun sujet de jalousie. Elle était peut-être plus belle que moi ; mais j’avais beaucoup plus d’esprit qu’elle. Ses yeux étaient toujours pleins d’une douce langueur, les miens semblaient jeter des étincelles. Elle était tendre et mélancolique, et rien ne pouvait égaler mon enjoûment et ma vivacité. Céline était pleine de caprices, et ne voulait pas supporter les miens. Mélanie n’en avait jamais, et trouvait toujours tout à son gré. Je m’aperçus