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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/530

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tait pas commode ; elle fut obligée de se contraindre un peu davantage. Après une demi-heure d’une conversation assez animée, pendant laquelle Caroline m’avait convaincue qu’elle n’avait pas moins d’esprit que de singularité, on avertit que nous étions servies. Nous nous mîmes à table, et là, Caroline parut abandonner presque subitement l’espèce de réserve qu’elle s’était imposée dans le salon. Je n’avais jamais fait de chère aussi délicate ; les mets étaient exquis, et les vins du vrai nectar. Caroline m’en versait avec abondance, et m’excitait à vider ma coupe par ses prières et son exemple ; une musique divine se fit entendre pendant tout le repas, Caroline me faisait à chaque moment de nouveaux larcins ; l’amant le plus passionné n’aurait pu