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du Voyage de Siam.

Les trois quarts ſont Chinois, marchands riches qui font un grand commerce ; quelques Malaies ; peu de Hollandois. J’appelle ici Hollandois, tous les viſages Européens ; & parmi eux il y en a au moins un tiers de François, tous Catholiques. La garniſon eſt ordinairement de mille hommes, ſans conter quatre ou cinq mille Chinois ou Javans portant armes. Les ſoldats ont peu de choſe pour vivre, & ſont traitez fort durement : à la moindre faute le bâton jouë. Mais quand une fois ils ſont parvenus à eſtre Officiers, en quoi on ne leur fait point d’injuſtice, leur fortune eſt faite ; & toutes les nations ſont avancées par degrez, auſſi-bien que les Hollandois. La citadelle eſt bâtie ſur pilotis : elle eſt de quatre grands baſtions avec un bon foſſé d’eau vive, & couvre la ville qui eſt dans les terres ; & comme le terrain eſt fort plat & les maiſons baſſes, on ne voit point la ville de la rade. Je m’informerai peu à peu de tout ce que vous me demandez. Vous voulez ſçavoir ce que c’eſt que ce Général de Batavie, qui commande dans toutes les Indes Hollandoiſes, & dont la Cour eſt auſſi belle que celle des Rois ; que ce Conſeil ſouverain dont chaque petit membre à maintes tonnes d’or. Vous ne ſerez point fâché d’avoir une liſte de toutes les places que les Hollandois ont dans les Indes, & de la maniere dont ils y font le commerce. J’eſpere ſçavoir tout cela ; & ſi je ne le