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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/200

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Journal

une aſſez mauvaiſe nuit. M. Conftance eſtoit à cinq cens pas de nous incognito.

Il a paſſé à minuit ſix grands bateaux chargez de vivres, que le Roi de Siam envoye pour la nourriture des deux navires pendant ſix ſemaines : la frégate en va prendre ſa part ; le reſte ira à l’Oiſeau, qui demeurera à la rade. Il auroit trop de peine à monter : l’équipage ſe creveroit à ſe touer. La frégate demeurera à Banko.

9. Octobre.

NOus ſommes partis à huit heures du matin du bord de la frégate dans le même ordre qu’hier, & à midi ſommes arrivez à la premiere des ſept maiſons de M. l’ambaſſadeur. Elle eſt bâtie ſur pilotis de bois de bambou, & compoſée de trois galeries qui ſe joignent : l’une eſt pour l’audiance, l’autre eſt l’appartement de ſon Excellence, & dans la troiſiéme ſont logez les gentilshommes. On m’y a ménagé une petite chambre fort bien meublée. M. l’Evêque ne voulant point, par mortification, coucher dans un lit doré, va paſſer la nuit ſur des planches dans ſon balon. Tout eſt meublé de lits de la Chine, de tapis de Perſe, de paravents de Japon. A la porte de la maiſon ſe ſont trouvez deux Mandarins plus confidérables que les premiers ; & ainſi en montant à chaque repoſoir, il y en aura de plus grands Seigneurs juſqu’aux Opras & aux Oyas, qui font

comme