comme les Maréchaux de France, & les Ducs & Pairs. On a ſervi une table de trente couverts de toutes ſortes de viandes accommodées à la Françoiſe. Nous avons toujours derriere nous une douzaine de grands bateaux, faits comme des maiſons, pour les vivres & les valets. Le Gouverneur de Banko & les deux Mandarins ont dîné avec nous. Il faut remarquer que tout ce qui ſert à M. l’Ambaſſadeur eſt neuf, tapiſſeries, lits, tapis, linges, balons, &c.
Aprés-dîné, à deux lieues de Banko, M. Vachet eſt venu joindre ſon Excellence, & lui a dit que tout ſe préparoit pour la bien recevoir.
A une demi-lieue de Banko deux grands Mandarins, dont l’un eſt Portugais, ſont venus recevoir M. l’Ambaſſadeur, avec quantité de balons ; de ſorte que le cortége groſſit tous les jours, & groſſira juſqu’à Siam. Le Portugais vient commander les troupes à Banko, & ſera audeſſus du Gouverneur. Il y a à Banko deux fortereſſes des deux cotez de la riviere : elles ſont en bon état ; vous en aurez le plan. Dés que nous avons paru, un vaiſſeau Anglois, qui eſt mouillé, a ſalué M. l’Ambaſſadeur de dix-ſept coups de canon. Les deux fortereſſes ont tiré, l’une trente coups de canon, & l’autre vingt. La maiſon du Gouverneur eſtoit meublée magnifiquement, & avoit eſté reveue & augmentée. M. Conſtance y eſtoit incognito. M. Vachet l’a veu, & ils font
