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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/236

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Journal

des poiſſons, qui ont la tête comme une vilaine femme, ou plutôt comme une guenon ; les levres rouges, le viſage ou groin aſſez blanc, mais les yeux beaucoup plus bas que le nez. Nous ſommes retournez dans les mêmes balons, accompagnez des mêmes Mandarins ; la garde ordinaire du Roi rangée en double haie ſur notre marche.

J’ai eſté ce ſoir quatre heures en conférence avec M. Conſtance. Je vous donne rendez-vous à la Saint Jean à Gournai : un plat de crême, s’il vous plaît.

26. Octobre.

AUtre conférence entre M. l’Ambaſſadeur, M. Conſtance & moi. On y prend de grandes réſolutions. Voici de grandes paroles ; & je deviens bien important, ſi je n’y prens-garde. Nous avons eſté nous promener incognito. Toutes les promenades ſont admirables. Les pagodes ſont tous dorez, & il y en a pour le moins autant que d’égliſes à Paris. On ne voit que Talapoins, qui ont une grande écharpe jaune : c’eft la marque de leur profeſſion. Il y en a vingt mille de conte fait dans l’enceinte de la ville ; & bien davantage dans les camps qui ſont des deux cotez de la riviere, à deux lieuës audeſſus & autant audeſſous. La raiſon de ce grand nombre de Talapoins eſt aiſée à rendre. Tous les peuples de ce