de plus beau, quoi-qu’à la réſerve des pagodes tout y ſoit encore dans la ſimplicité de la nature,
LE Roi a nommé trois Ambaſſadeurs pour aller en France : ce font gens de la premiere qualité, & ils ſeront accompagnez de douze Mandarins.
Nous avons eſté à la grand’Meſſe au ſeminaire. Je ne m’étonne plus que ces Miſſionaires faſſent tant de bien en ces païs-ci : leur mine, leur converſation, tout en eux inſpire l’envie de ſervir Dieu. Il eſt vrai que juſques ici ils n’ont pas fait grand’choſe dans le royaume de Siam. Les Siamois ſont des eſprits doux, qui n’aiment pas à diſputer, & qui croyent la plûpart que toutes les religions ſont bonnes. Il y a pourtant quinze ou ſeize Miſſionnaires diſperſez en différens endroits du royaume, & tous ont des égliſes plus ou moins grandes ſuivant la quantité des nouveaux Chrétiens. Il faut dire auſſi, pour la juſtification des Miſſionnaires, qu’ils ne font miſſion dans le royaume de Siam que depuis dix ou douze ans : au lieu qu’ils ſont au Tonquin & à la Cochinchine depuis plus de vingt-cinq ans ; & qu’en arrivant dans ces deux royaumes ils y ont trouvé le Chriſtianiſme tout établi par les Jéſuites, qui en ont eſté les premiers apôtres. Je croi avoir leu dans quelque relation que le Pere Aléxandre
