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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/270

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Journal

l’Ambaſſadeur de demeurer ici deux jours, parce que ſa maiſon à Louvo n’eſt pas encore prête. Il y aura des coups de rote donnez. Notre jeuneſſe eſt allée à la chaſſe.

17. Novembre.

CE M. Conftance eſt alerte. Tout eſt preſt à Louvo, & nous partirons à midi. Il en fait plus en vingt-quatre heures que tous les Mandarins en quinze jours.

Nous avons eſté voir une maiſon de plaiſance du Roi. Elle eſt à peu prés comme les autres : de grandes cours pleines d’arbres, avec des manieres de haies où les Mandarins ſont proſternez quand le Roi donne audiance : trois ou quatre corps de logis avec des dômes couverts de calin. Nous avons entré dans les cours : mais pour l’intérieur du palais, tout eſtoit barricadé. M. l’Ambaſſadeur a fort preſſé pour entrer : ces bonnes gens montroient leur cou, & nous faiſoient fort bien entendre qu’il y alloit de leur tête. On a remonté en balon, & à huit heures du ſoir nous ſommes arrivez à Louvo. Les fauxbourgs ont une demi-lieuë de maiſons, comme à Siam. Le Gouverneur de la ville eſt venu recevoir M. l’Ambaſſadeur à la porte, & l’a conduit à ſa maiſon. Vingt Mandarins marchoient devant avec des flambeaux. La maiſon eſt fort riante, meublée à l’ordinaire ; un ſallon parfaitement beau avec un grand