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Journal

de. Vous voyez que M. Conſtance ne ſert pas mal la Religion : il mérite que le Pape & le Roi lui en témoignent leur reconnoiſſance. Il ne lui faut que des honneurs : il ſe ſoucie peu d’argent. Nous venons d’achever le mémoire des préſens qu’il envoye au Roi : ils ſont magnifiques & galans ; & il a affecté de ne rien envoyer de tout ce qu’envoye le Roi de Siam. Il y a pluſieurs choſes qui ne ſont que pour la montre ; & il m’a prié de ſupplier trés-humblement ſa Majeſté de lui envoyer un mémoire de toutes les choſes qui lui plairont, afin qu’il en faſſe faire autant que ſa Majeſté en voudra. Ce qui lui ſera très-facile, parce que les vaiſſeaux du Roi de Siam vont tous les ans à la Chine, au Japon, à Bengale, en Indoulſtan, & dans tous les autres lieux d’où il vient des curioſitez ; & ce qu’il dit, il le fera avec une exactitude admirable. Pour moi, je vous l’ai déja dit, j’aime cét homme de paſſion, & ne m’étonne point du tout qu’il ſoit aimé de ſon Roi. M. de Métellopolis m’a dit pluſieurs fois que la Miſſion lui avoit les dernieres obligations ; que c’eſtoit par ſon moyen que M. d’Héliopolis eſtoit entré à la Chine ; qu’il leur faiſoit tous les ans de grandes charitez ; qu’en toutes occaſions il les protege. C’eſt une providence de Dieu, qu’ayant de ſi bons ſentimens, il ſoit élevé au poſte où nous le voyons. Je crois que ſans lui nous aurions eſté bien embaraſſez ; & comment