cérémonie. M. le Clerc les a interrogez, & M. l’Evêque les a batiſez. M. l’Ambaſſadeur a eſté parrain, & moi auſſi. La plûpart de nos gentilshommes ont eu chacun le lien. Il y avoit grande conſolation à voir avec quel zele ces pauvres gens répondoient ; & je crois que tous les ſéminariſtes de Paris déferteroient pour venir ici, ſi on leur pouvoit faire un fidelle tableau de ce qui ſe vient de paſſer.
Nous avons eu ce ſoir une grande conférence avec M. Confiance ſur le commerce. Pourveu qu’on en puiſſe tirer des articles auſſi avantageux que ceux qui ont paſſé ſur la Religion, la Compagnie n’aura pas ſujet de ſe plaindre.
M. le Chevalier de Fourbin demeurera ici : le Roi le doit demander à M. l’Ambaſſadeur à la premiere audiance, & je crois qu’il fera une grande fortune. Il plaît au miniſtre qui le met à même des plus grands emplois. Il pourroit bien aller commander l’armée navale du Roi de Siam ſur les côtes de Camboge. Il y a déja ſoixante galeres, & à la fin du mois on y envoie fix autres galeres, & trois vaiſſeaux de guerre qu’on équipe préſentement à Siam. Tous nos François ont envie de demeurer. M. l’Ambaſſadeur doit faire une galanterie au Roi, & lui dire qu’ayant éxaminé l’état de ſes places, il lui laiſſe un ingénieur
