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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/67

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du Voyage de Siam.

guenots qui fuſſent dans l’équipage ; & à dire le vrai ils eſtoient bien prédeſtinez, car ſi on l’avoit ſceu on ne les auroit pas embarquez. Ils n’ont peu réſiſter aux raiſons du Pere Tachart, qui les a déterrez & inſtruits ; & au bon exemple de M. l’Ambaſſadeur.

14. Mai.

JE croi qu’à la fin voici le bon vent d’Oueſt. Nous faiſons deux lieuës & demie par heure. Il pleut, il fait froid. Nous roulons. Les plats qu’on nous ſert à table s’enfuyent de devant nous. Et tout cela ne nous paroift rien, pourveu que nous arrivions au Cap avant la fin du mois ; car de là dépend le reſte du voyage. Il y a plus de quinze jours que je prêche que nous y arriverons le 23. & ma prophétie ſera vérifiée, ſi le vent demeure où il eſt ; car nous n’avons plus à faire que quatre cens cinquante lieuës.

15. Mai.

JE fais préſentement des Articles fort courts, parce que j’eſpere en faire de longs quand j’aurai marché ſur la Cafrerie. Je n’aurai peut-eftre pas grand’choſe à vous dire, mais en attendant je vis d’eſpérance. Nous ſommes à 32. degrez quelques minutes. Le Cap eſt à 34. degrez ; de ſorte que toute notre route eſt preſque en longitude. Nous voyons force oiſeaux, & de groſ-

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