Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/119

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Messieurs,

C’est la coutume de tous ceux qui ont l’honneur d’être reçus parmi vous, quelque distingués qu’ils soient par leur mérite, d’employer toujours une partie de leur discours à vous assurer qu’ils se reconnoissent très-indignes de la grace que vous leur accordez.

Mais ce que tant d’hommes illustres n’ont fait avant moi que par modestie et pour obéir à l’usage , je sens bien que je devrois le faire aujourd’hui par la force de la vérité.

Je crois cependant, Messieurs, qu’il vaut encore mieux que j’essaye, autant qu’il me sera possible, de justifier votre choix, et que c’est le meilleur moyen de vous témoigner ma reconnoissance.

Je le dirai donc, Messieurs, et le dirai avec confiance ; lorsque vous avez jeté les yeux sur moi, vous m’avez connu tel que je sui