Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/23

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modèles. On n’avoit point encore appris à distinguer la gloire personnelle de Louis, de celle des grands hommes qui, dans tous les états et dans tous les genres, avoient mérité de l’accompagner dans la postérité. Quand les malheurs du peuple et ceux de sa maison l’eurent réduit au rare mérite de les supporter avec courage, les louanges s’affoiblirent ; mais dans le siècle suivant, lorsque sa mémoire fut attaquée par des détracteurs inquiets, à qui il avoit enlevé l’avantage d’être les premiers à lui reprocher, ses fautes , il s’éleva dans l’Académie des voix éloquentes, qui défendirent la splendeur de son nom.

Combien n’est-on pas frappé du ton de dignité que les lettres ont pris quelquefois dans cette partie des discours académiques ! Souvent l’autorité du génie se réunit à celle du caractère pour y faire rencontrer, et futilité des leçons, et l’élévation des sentimens. Bossuet, emporté par sa véhémence, semble créer le héros plutôt que le peindre, et le presser dans la carrière plutôt que l’y suivre. Fénélon qui donne à