Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/447

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plaisirs élégans et nobles qu’on lui donnoit dans tous les genres. Fénélon inspiroit aux maîtres du monde la simplicité des mœurs, l’humanité et la justice. Despréaux et la Bruyère rendoient ridicules le mauvais goût et les travers de tous les temps. Molière, avec plus de force et de philosophie, poursuivoit les vices et les défauts que ne punissent point les lois. La Fontaine, poète dont la lecture commence l’éducation, charme l’âge raisonnable, et amuse la vieillesse, La Fontaine, dont ses fables, ornoit des graces les plus aimables, la vertu et le bon sens. Dan des genres moins austères, on vit une réserve, des bienséances, une délicatesse que les étrangers ignorent, que les anciens n’ont pas connue, et qui prouve le respect pour les mœurs dans les momens même de l’égarement.

Tel a été, Messieurs, le caractère des lettres dans leur second âge. Elles ont dirigé, adouci, ennobli les mœurs sous le règne d’un Roi digne de donner son nom au plus beau des siècles, parce qu’il a su faire usage des talens si communs dans ce siècle, parce qu’il est plusieurs de ces talens qu’il a fait naître, parce qu’il a aimé les lettres avec discernement ; parce qu’il a aimé l’ordre, la décence, la gloire de la nation et la sienne, et que si ses courtisans l’ont quelquefois égaré, ils n’ont jamais pu le corrompre.

Tant de chef-d’œuvres où les lecteurs trouvoient des plaisirs et des instructions salutaires, ce