Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/67

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langue ? Il étoit donc juste, Messieurs, que vous me fissiez l’honneur de me préférer à tous ceux qui prétendoient être reçus dans votre célèbre assemblée ; et j’ai eu raison de dire que la justice de votre choix ne diminue rien de l’obligation que je vous ai, mais même qu’elle l’augmente ; puisque cette justice est fondée sur le besoin que j’ai de votre secours, et qu’un bienfait est toujours d’autant plus grand, que la nécessité de celui qui le reçoit est plus pressante.

J’ajoute que l’Académie françoise ayant été exprès établie par le grand cardinal de Richelieu, pour rendre notre langue capable de traiter de toutes les Sciences, elle doit un secours particulier à ceux qui sont employés à rédiger par écrit les observations de mathématiques et de physique que le Roi fait faire ; et il est d’autant plus nécessaire qu’elle prenne soin d’embellir les ouvrages dont j’ai l’honneur d’être chargé, que ce sera en partie par ces ouvrages que la postérité jugera de la grandeur du Roi.

Mais les mathématiques et la physique travailleroient inutilement à la substance des choses, Messieurs, si vous n’enseigniez les moyens de les traiter avec élégance ; car c’est particulièrement la beauté de l’expression qui conservera les grands ouvrages, et qui les fait passer aux siècles à venir. Ces élégans discours de physique, qui ont été composés par Platon,