Page:Chopin et Sand - Lettres, éd. Sydow, Colfs-Chainaye et Chainaye.djvu/65

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dont Mend[izabal][1] semble avoir chassé les chartreux à mon intention. C’est près de Palma et rien n’est plus beau. On y voit des arcades, les plus poétiques des cimetières, en un mot, j’y serai bien. Mais je n’ai pas encore de piano. J’ai écrit directement à Pleyel rue de Rochechouart. Va t’en informer… Dis que le jour suivant j’ai été fort malade et, qu’à présent, je suis de nouveau bien. D’ailleurs ne parle pas beaucoup de moi, ni des manuscrits. Écris-moi, je n’ai encore rien reçu de toi. Dis à Léo que je n’ai pas encore envoyé les Préludes à Albrecht. Dis leur que je les aime beaucoup et que je vais leur écrire. Mets toi-même à la Bourse ma lettre pour ma fam[ille].

Écris-moi. J’embrasse Jeannot.

Ch.

Ne dis pas aux gens que j’ai été malade car ils en feraient des commérages.

30. — Frédéric Chopin à Albert Grzymala, à Paris.

[Post-scriptum à une lettre avec laquelle George Sand envoya, semble-t-il, une œuvrette dramatique à Grzymala]

[Palma entre le 3 et le 14 décembre 1838.]


Mon âme, Elle te prie de ne donner ce manuscrit à aucun journal, car cela pourrait lui amener des désagréments avec Buloz. Cette pièce sera bonne pense-t-elle pour quelque guignol et elle croit que vous pourrez

  1. Juan Alvarez y Mendizabal [Juan Alvaro Mendizabal]. (1790-1853) homme d’État espagnol. Président du Conseil en 1835, il supprima les monastères d’hommes et fit vendre les biens monastiques.