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tous les soirs, avec un mot d’instruction, où ils assistent en foule, et qui les dispose peu à peu à gagner l’indulgence du jubilé,[1] que je suis résolu de faire gagner, Dieu aidant, les premières semaines du carême, tant à ceux d’icy qu’à ceux des postes voisins que j’en ay prévenus de vive, voix et par écrit ; M. Bourdage, témoin oculaire et désintéressé qui remettra cette lettre à V. G., lui pourra rendre de tous les Acadiens qu’il a vus dans ces quartiers un témoignage capable de Lui donner de la consolation. »

Cependant l’évêque de Québec, plein de sollicitude pour le salut des âmes de cette partie éloignée de son immense diocèse, était souvent fort embarrassé pour trouver un missionnaire qui voulût se charger de ces difficiles et lointaines missions, lorsque la Divine Providence vint à propos à son secours.

En 1772, arrivait à Québec un jeune ecclésiastique, venant de France, où il avait fait ses études et s’était préparé depuis longtemps par la prière et le recueillement aux importantes missions que le Bon Dieu lui réservait : c’était l’abbé Bourg.

Joseph Mathurin Bourg naquit à la Rivière-aux-Canards, paroisse Saint-Joseph, le 9 juin 1744, de Michel Bourg et d’Anne Hébert. Il avait 11 ans à la déportation des Acadiens et fut exilé en France avec ses parents. Grâce à la protection de M. l’abbé de l’Isle-Dieu, vicaire général de l’évêque de Québec, résidant à Paris, l’ami dévoué et le grand protecteur des malheureux déportés acadiens en France, il fut admis, avec son confrère l’abbé Bro et deux autres jeunes acadiens, au Petit Séminaire de Saint-Malo.

Après avoir terminé ses études théologiques, il fut envoyé au Canada, à sa demande expresse, et ordonné à Québec

  1. Jubilé universel accordé par Clément xiv pour implorer l’assistance divine au commencement de son pontificat.