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rêt si épaisse que les plus au fait de ces voyages extraordinaires ont de la peine à s’en tirer. Je marche mal en raquettes et les sages du lieu ne me croient pas capable d’entreprendre cette marche. Un missionnaire serait nécessaire à Percé. »

En 1840, M. Allain écrivait à Mgr  Signay le consultant sur la récitation du bréviaire en certains cas. Sur la réponse de l’évêque qu’il pouvait s’en dispenser dans les cas proposés, pris de scrupule il lui disait :

« Je n’ai pas de peine à croire que dans le cas où il y a pour ainsi dire impossibilité, je n’y sois pas tenu. Cependant ce carême j’ai fait 28 lieues en un jour pour un malade et ça ne m’a pas empêché de réciter mon office. »

M. Allain desservait Paspébiac et faisait une mission tous les mois.

« J’y suis resté quinze jours de suite, écrivait-il à l’évêque, tout seul dans le presbytère ; je suis mon valet de chambre et d’écurie ; ce n’est pas commode. Si les gens me payaient je pourrais avoir quelqu’un au moins pour soigner mon cheval ; moi je n’ai pas besoin de serviteur. J’ai une rivière à traverser pour me rendre à cette mission ; l’automne et le printemps il est impossible d’y passer à gué.

« Je vais à Cascapédiac tous les mois ou à peu près suivant l’état de la rivière. Je fais la visite de Port-Daniel moins souvent. Je voudrais bien avoir un catéchiste à Paspébiac ; jusqu’à présent je n’ai pu en trouver.

« Tous les ans je reçois des protestants dans l’Église. »

Lorsque M. Tessier quitta la mission de Paspébiac pour la cure de Carleton, en 1848, M. Allain écrivait à l’évêque de Québec.

« Je ne suis rien, mais je ne saurais trop exprimer combien la résidence d’un prêtre est nécessaire à Paspébiac. M. Tessier y a fait beaucoup de bien ; il en serait de même de