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LA TRAME ROMPUE ET LA GRANDE PITIÉ DE JEAN

curé annoncera dimanche dans son prône, tout le monde le sait. On en parlait même très discrètement, dans de petits groupes fort sympathiques, à la porte de l’église, après les humbles obsèques de la veuve Pèlerin.

Prenant congé de son protecteur en refusant avec une énergie insolite de loger cette nuit au presbytère, Jean regagne son lamentable foyer où il trouve heureusement réunis les membres de la famille Després, ses voisins. Le navigateur, dont le vaisseau est au quai de Saint-Louis, a pu assister aux funérailles de sa voisine, et repartira le surlendemain pour la ville.

Jean, l’œil en feu et le cœur malade, au milieu de ces bons intimes dont la pitié se fait si naïve et si franche, à la vue de Rose qui n’a pas fini de pleurer, perd tout à fait contenance et laisse sans contrainte éclater sa peine.

Rien, rien ne lui reste plus sur cette terre canadienne dont parle si chaleureusement monsieur le curé, rien que cette triste masure aux pignons rouges, pauvre mau-