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LOIN DE LA TERRE NATALE

candide qu’il ignore. C’est pourquoi peut-être les souvenirs de son enfance malheureuse mais paisible, refluant à son esprit, s’offrent en contraste avec les agitations mondaines et la course aux intérêts cupides dont il avait été témoin pour la première fois dans la ville ; leçons de choses enfin sur la vie sociale qu’il avait apprises en une année.

Ces regrets imprécis qui travaillent son âme, les voix mystérieuses clamant de cette terre qu’il ne voit même pas, mais qu’il sent fuir dans les ténèbres avec les visions de son enfance, ne serait-ce pas cela, l’amour de la patrie ?

Avait-il donc raison, le vieux curé de Saint-Germain qui voulait depuis si longtemps lui en apprendre la force et le charme ? ce que Jean ne devra bien comprendre qu’après avoir lui aussi pleuré sur les eaux de Babylone.


Dans ses courses à travers le monde et ses aventures maritimes, Jean Pèlerin verra maintenant s’élargir à son regard et à son