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L’ŒIL DU PHARE

Le lendemain, une croix de bois neuf se dressait dans les herbes abattues pour accuser ce pieux pèlerinage, en attendant que Jean Pèlerin y fit élever un monument trop somptueux pour la mémoire d’une pauvresse mais digne en tout point du cœur bien né de son enfant.

Les deux mois de cet enchantement vont-ils satisfaire le grand besoin que nos touristes avaient ressenti de revivre un peu de la vie canadienne ? Hélas ! non. — Jean ne trouve plus chez son cousin le jeune homme d’avenir qui impressionna sa jeunesse pour l’éloigner du pays natal. C’est un complice qui en sous main suggère à son esprit un nouvel état de vie pour le rattacher à son passé. À quoi bon trimer durant la vie à la recherche des biens matériels, quand on a déjà acquis l’opulence relative qui pourvoit au lendemain des siens ?

Malheureusement pour nous, ils sont trop rares les Canadiens français des États-Unis, que la nostalgie nous ramène. Diverses causes s’y emploient. Ceux qui ont