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CHAP. VII. — L’ORATEUR

tour ingénieux. Certain que la postérité s’intéressera grandement au livre et à son auteur, Drusac ne manque pas de nous dire le jour qui vit son œuvre se terminer :

L’an mil cinq cents trente et sixième
Du mois de may le jour vingt et cinquiesme.

Toutefois nous avons une édition antérieure, quoique incomplète, du livre, imprimée par Colomies à Toulouse en 1535, bien qu’elle soit datée de 1534[1] ; c’est la plus ancienne qu’on connaisse jusqu’ici. Il est évident toutefois, d’après cette édition, que le premier livre avait été composé depuis quelques années, et il est certain, d’après les lettres et les poèmes de Dolet, que ce premier livre circulait depuis quelque temps déjà quand Dolet quitta Toulouse en 1534. Il est possible qu’il ait été lu en manuscrit, comme cela se faisait assez souvent à l’époque. Je suis toutefois porté à croire qu’une édition du premier livre fut imprimée en 1533 ou avant, et qu’on pourrait encore en trouver un exemplaire[2].

  1. La date du 30 janvier 1534 serait celle du 30 janvier 1535 (nouveau style).
  2. Il fut réimprimé à Toulouse en 1536, puis à Paris en 1537 ; en 1538, en 1539, en 1540 et en 1541. À l’édition de 1536 et à celles qui suivent est ajouté le compte rendu du procès intenté devant Dame Raison à la requête du sexe masculin. Il est intitulé : Requeste du sexe masculin contre le sexe féminin… Baillée à Dame Raison, ensemble le plaidoyé des partis et arrest intervenue. Il est inutile de dire que l’arrêt donne gain de cause au sexe masculin. Outre les controverses, Drusac a encore écrit l'Art et Science Rhetoricque metriffiée, Tholose, Vielland, 1539, qui, comme toutes les éditions de controverses, est extrêmement rare. Sur Drusac et ses œuvres, voyez Goujet : Bibl. Franc. XI. p. 184-192 ; Biographie Toulousaine, 188 (l’article est de M. Lamothe-Langon) ; La Croix Du Maine (qui l’appelle par erreur Gabriel Dupont), et une note du président Bouhiers dans l’édition de la Croix du Maine donnée par Rigolet de Juvigny, vol. I, 253. La meilleure notice est de beaucoup celle de Goujet. : mais dans le dernier paragraphe il a commis une erreur que nulle part ailleurs on n’a rectifiée ou même relevée : « Je trouve aussi citées (Catalog. de Barré, p.445), dit-il, d’autres Controverses des sexes masculin et féminin par François Chevallier, imprimées en 1536, in-l6°. Mais j’ignore le but et la méthode de cet ouvrage. La Croix du Maine et Du Verdier ne parlent point de cet auteur et je ne le connais que par la citation de son livre et par un rondeau qu’il a fait à la louange des contreverses de Gratien du Pont, qu’on lit à la tête de ce dernier ouvrage dans le titre duquel François Chevallier est dit natif de Bor-