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CHAP. VII. — L’ORATEUR


Étienne Dolet à Arnoul Le Ferron :

« Je suis tout d’abord ravi que vous preniez la peine de m’écrire et je dois avouer que les sentiments affectueux que vous me témoignez me font le plus grand plaisir. Je vous suis infiniment obligé d’avoir bien voulu me recommander à la bienveillance de Jules-César Scaliger ; si je ne puis immédiatement m’acquitter de la dette que j’ai contractée envers vous, je m’efforcerai d’imiter vos excellentes dispositions en vous gardant une reconnaissance durable. Soyez persuadé que je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour moi et que je suis entièrement à votre disposition si vous avez quelque service à me demander…

Je ne vous entretiendrai pas longuement des sentiments de sympathie que j’éprouve pour César Scaliger en retour de sa bienveillance pour moi ; je vous prie seulement de vous rappeler qu’il n’y a personne au monde pour qui j’ai plus d’estime et dont je vante plus les mérites, vous voudrez bien le lui faire savoir en le saluant de ma part et en lui offrant mes bons services. »

« Toulouse, 27 janvier. »

Arnoul Le Ferron à Etienne Dolet :

« Votre domestique m’a apporté votre lettre du 27 janvier et m’a trouvé souffrant de crampes intestinales et de plus très fatigué et me reposant dans la solitude. Mais votre missive m’a fait tant de plaisir qu’elle a soulagé mes douleurs…

« Il ne faut pas que vous croyiez que c’est à César Scaliger seul que j’ai parlé en termes louangeux de vos mérites. J’ai aussi parlé de vous à mes amis de Bordeaux, dont la plupart sont membres du parlement et qui veulent bien me témoigner quelque intérêt à cause de mon père leur collègue. De sorte que si vous avez jamais le projet de venir à Bordeaux,