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CHAP. XIV. — UN HOMICIDE ET SES CONSEQUENCES

compliments (j’imagine toutefois y reconnaître un enthousiasme moins chaud et moins cordial que dans les premiers livres) ; nous trouvons aussi les mêmes louanges dans la lettre à Jean de Pins, qui sert de préface au troisième livre. Mais dans les deux petits volumes qu’il fit imprimera la fin de 1538 à Paris chez Simon de Colines[1], volumes qui contiennent de courts poèmes adressés ou ayant trait à un grand nombre de poètes et d’hommes de lettres français, amis ou ennemis de l’auteur, le nom de Dolet ne figure nulle part. Mais bien que Dolet ne soit pas nommé, il est malheureusement trop clair qu’il est question de lui dans plusieurs épigrammes pleines d’amertumes et de reproches. Dans quelques-unes, Dolet figure sous le nom de Ledotus ; dans d’autres intitulées : In Ingratum, il est évidemment pris à partie. Le poète se plaint fort de l’ingratitude que lui et d’autres, notamment Duchâtel, eurent à subir de la part d’un ami, auquel, dans des circonstances très périlleuses, ils avaient prêté secours et dont ils avaient sauvé la vie. Il dit toute sa surprise de voir Guillaume Scéve disposé à compter encore cet ingrat au nombre de ses amis. Il déplore qu’un homme, qui le considérait autrefois comme son meilleur et son plus cher ami, ne se soucie plus maintenant de son affection, et qu’il aille jusqu’à insérer dans ses livres des poèmes adressés à Bourbon, poèmes qui, primitivement, avaient été adressés à Voulté ; et enfin, dernier reproche, mais non pas le moins grave, qu’il tourne en ridicule les poésies de son ami d’autrefois.

La pièce suivante donnera une idée de ces épigrammes :

In quendam Ingratum.

Debes qui propriam tuis amicis
Vitam, cur tibi neminem fuisse

  1. Joan. Vulteii Rhemi Inscriptionum libri duo et Jo. Vulteii Rhemensis Hendecasyllaboram Libri quatuor.