Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
323
CHAP. XV. — L’IMPRIMEUR

Il avait toutefois fait quelques économies qui, avec le capital avancé par Dulin et peut-être avec quelque autre argent prêté par des amis, lui permirent de s’établir comme imprimeur et comme libraire — tenant boutique de libraire, comme il le dit plus tard[1].

Pendant l’emprisonnement qui suivit sa condamnation à mort (1543), il écrivit au roi la lettre que voici : « Je pense, Syre, que vous estes bien records, comme l’an mil cinq cents trente et huyt, après vous avoir présenté a Moulins les deux tomes de mes Commentaires sur la langue latine, et vous avoir donné à entendre que me vouloys réduire à l’art de l’imprimerie et vocation de librairie, pour oultre ma pro-

sans ce que le dit belayn en soit chargé ou empesché…. Et ce moyennant le prix et somme de quinze cens livres que le dit Dulin promet fournir aux dicts mariés Dolet pour son fonds dans cette présente compaignie sur laquelle somme de quinze cents livres les dits mariés Dolet ont confessé et confessent avoir eu et receu dudit Dulin cinq cents livres tant en cinquante escus d’or sol qu’ils ont cydevant receu…. ils ont dit et confessent…. quatre vingt sept livres dix sols qu’ils ont receus présentement en ducats doubles ducats ung demi escu dor sol en partie et tellement que des…. cinq cents livres les susdicts mariés Dolet se sont tenus et tiennent pour contents et en ont quité et quitent le dit Dulin lequel Dulin a promis et promet leur fournir et délivrer les mil livres restans desdites quinze cents livres aux festes de Toussaint et de Pasques prouchains venant par égalle portion permettant les dites parties….et soubs leur serment et soubs obligations et ypothèque de tous leurs biens…. avoir agréable tenir devoir tenir et accomplir des dites respectivement et en droyt soy tout le contenu en ces présentes sans jamais contrevenir sur payne de tous arrests deppens dommaiges et intérêts soubmettans…..à toutes cours royaux, senechaussées, officialité…. Privilèges des foyres dudit lion voir de Champaigne…. Donné à Lion en la maison d’habitation des dits mariés Dolet le lundi dixième jour de juillet l’an mil Ve quarante deux. Présents Claue Millet Dr en médecine et Guillaume Lamayne demeurant au dit Lion.

(Signé) COTEREAU.»

Le premier témoin, Claude Millet, était un ami de Dolet, que nous connaissons par l’épitre contenue dans l’édition de La Chirurgie de Paul Eginète, imprimée par Dolet en 1540. L’autre témoin m’est inconnu. Le nom de Cotereau, le notaire, se voit dans plusieurs autres actes de la même époque. Ce fonctionnaire était sans doute un parent de Claude Cotereau, l'ami de Dolet.

  1. « Il aurait mis ensemble quelque peu d'argent avec lequel et l'aide de ses amis, il despiéça lever quelques presses d'imprimerie et soubz icelle imprimé et faict imprimer plusieurs beaulx livres tenant boutiques de libraire.» Procès d'Etienne Dolet, p. 7.