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CHAP. II. — PADOUE

l’esprit charmaient extrêmement, dit : « Quelque agréable que soit ce lieu, la lassitude et l’ennui s’empareront bientôt de nous (ce qui met toujours un terme au plaisir) si nous ne choisissons pas quelque sujet de discussion qui nous permette de passer avec profit le reste de la journée. Car le soleil a dépassé à peine le méridien et il ne se couchera pas avant la huitième heure. Que l’un d’entre nous propose un sujet de discussion, qui soit assez important pour nous occuper jusque-là et qui nous permette de nous instruire tout en nous divertissant. Il ne suffit pas que nos yeux jouissent de cet agréable paysage, il faut que notre esprit se nourrisse de plaisirs utiles. » Tous approuvèrent cette idée très sensée et fort opportune et demandèrent au maître de choisir un sujet de discussion. » Alors Villanovanus, s’adressant à More, lui proposa de parler d’Érasme et une longue conversation s’engagea entre eux deux ; les étudiants les écoutaient sans prendre part à leur entretien. À la fin Villanovanus reprit : « Maintenant levons-nous et partons, puisque nous avons su profiter de notre journée et qu’il est l’heure de souper. » More s’empressa de se conformer à ce désir, car il était extrêmement fatigué par son voyage et souhaitait de se reposer. Telle fut la manière dont nous passâmes l’après-midi.

« Revenus en ville, sur l’ordre de Simon, nous accompagnâmes More jusqu’à son logis, et, lorsqu’il nous eut congédiés, nous retournâmes chez nous. »