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CHAP. IV. — TOULOUSE

dignité de votre style, la force de votre langage et votre profonde science, je souhaitai plus encore de vous voir, car la réalité dépassait de beaucoup mon attente. Tout cela m’amène à vous dire que si vous vous hâtez de me venir trouver, vous serez le bienvenu. Adieu[1]. »

Nous pouvons sans peine nous imaginer quelle fut la joie de Dolet quand il reçut cette lettre de Jean de Pins. Il écrivit immédiatement une réponse exprimant tout son bonheur et toute sa gratitude et disant son intention d’aller sans tarder rendre visite à l’évêque. À partir de ce moment une amitié cordiale s’établit entre eux qui, ne ressemblant point à la plupart de celles de notre malheureux héros, ne prit fin qu’à la mort de Jean de Pins, cinq ans plus tard ; pendant ce temps les bons offices de l’évêque ne manquèrent pas à Dolet qui, nous sommes heureux de le noter, lui en témoigna toujours une vive reconnaissance.



  1. Dolet : Orationes duœ in Tholosam, p. 85,148,151.